Floride Caravelle Club de France

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Usine de Creil

Brissonneau & Lotz

Historique

En 1837, Etienne Lotz (1818-) et Paul-Henri Renaud (1818-) fondent une entreprise de mécanique qui connaît rapidement un beau succès. En 1849, ils sont les premiers dans l’Ouest à fabriquer des locomotives et deviennent les principaux fabricants de machines à vapeur agricoles.

En 1841 : Mathurin (1814-1897) et Joseph (1817-1900) Brissonneau créent l’entreprise de construction mécanique Brissonneau à Nantes, rue du Chapeau Rouge. Ces deux fous de mécaniques, originaires du Pellerin travaillent à l’époque pour l’industrie sucrière et la construction navale. Ils améliorent notamment la machine de Wetzel

Et ils construisent la machine de Gimard

En 1862, Etienne Lotz quitte la société et entre avec son fils Alphonse (1840-1921) au service de ses principaux concurrents : les Brissoneau En 1866, Alphonse Lotz, ingénieur des Arts et Manufactures épouse la fille de Mathurin Brissonneau. En 1878, Brissonneau Frères devient la Société Brissonneau et Lotz et déménage de la rue Launay vers Doulon. En 1908, l’entreprise se transforme en S.A. Son activité est alors très diversifiée (chaudronnerie, installations frigorifiques, machines-outils, wagons). Brissonneau et Lotz emploie plus de 400 ouvriers qualifiés.

En 1920 ils créent une usine située une soixantaine de kilomètres au Nord de Paris.

à Montataire, la banlieue industrielle de la ville de Creil, deuxième centre industriel de l’Artois. Ils y construiront des wagons de chemin de fer.

Au milieu du siècle dernier une tentative de diversification fut tentée par Mr Yves BRISSONNEAU. Alors âgé de 23 ans, il s’évertue à implanter une division automobile entre les chaînes de productions de wagons.

En 1956, en collaboration avec le célèbre coureur automobile Louis ROSIER, ils décident de lancer un petit cabriolet sur la base de la 4CV Renault. Une des révolutions pour l’époque fut d’utiliser pour la carosserie du polyester stratifié. Cela permettait de réduire les deux plaies de l’industrie : les coûts d’outillage et les délais. Il faut se souvenir que les candidats acquéreurs attendaient alors parfois quatre ans leur véhicule. Pour une 2CV standard, 18 mois de patience constituaient à cette époque un minimum.

Malgré le décès accidentel de Louis ROSIER, le 29 octobre 1956, ce petit véhicule sortit en 1957. D’un prix très compétitif, mais avec une finition et une fiabilité fort douteuses et un réseau commercial très limité.

On ne sait pas le chiffre exact de la production. Vraisemblablement entre 200 et 233 au total. Ce n’était donc pas un succès commercial mais surtout l’amorce d’un virage pour l’usine Creilloise.

L’époque Floride

Changement de régime : L’époque "Floride" ou la fabrication des Floride et des Caravelle pour Renault.

Grâce à ses contacts avec RENAULT, Yves BRISSONNEAU entend parler du projet "Floride" : réaliser un petit cabriolet sur la base de la Dauphine. Ce nouveau véhicule gêne un peu le conformisme des ateliers de la toute nouvelle "Régie". Il se met sur les rangs des sous-traitants et arrache le contrat de production de ce nouveau cabriolet : Cent véhicules par jour doivent pouvoir être produit. Toutefois ses ouvriers sont plus habitués à manipuler de la tôle de 10... millimètres que les fines tôles automobile. L’emboutissage aura donc lieu chez CHAUSSON et l’assemblage chez BRISSONEAU à Creil.

Durant une décennie, cela donna lieu à la procession d’une véritable noria de camions chargés de pièces briqueballantes qui tintinabulaient au gré des pavés des routes. Lorsque, finalement ils franchissaient l’ultime pont du chemin de fer, ils distrayaient alors les élèves du Lycée Technique d’Etat de Garçons ( l’ex ENP : Ecole Nationale Professionnelle) dont les murs touchaient ceux de BRISSONNEAU. Parmi ces élèves figurait votre narrateur, et sa préoccupation du moment était précisément : L’Automobile.

Puis ces pièces disparates étaient mises sur la ligne de production, où petit à petit, elles prenaient la forme d’une belle automobile :

Les méthodes d’assemblage semblent aujourdhui un peu surannées avec leurs pinces-étaux, mais à l’époque c’était d’avant garde.

On remarquera à droite du cliché le "tournebroche" qui permet de faire les soudures du dessous de la carrosserie dans des conditions optimales.

A la sortie des chaines avait lieu l’essai de roulage sur la piste qui entourait l’usine. Là, les accélération et de nombreux coups de frein ponctuaient de leurs cris stridents les cours de Math du Lycée Technique voisin.

Bon nombre d’étudiants se prenaient alors à rêver au jour hypothétique où ils pourraient, eux aussi, conduire, cheveux au vent, l’un de ces charmants petits bolides .... bien évidemment accompagné d’une créature de rêve.

La Ravissante Brigitte BARDOT, alors au faîte de sa gloire fut la marraine et l’ambassadrice du petit cabriolet Français.

Ce véhicule fut un succès pour son époque en dépit de son prix assez élevé et de ses performances modestes.

Les Ets BRISSONNEAU et LOTZ firent réaliser par les Cristalleries de BACCARAT une Floride en Cristal.

Réalisée au nombre de cinquante exemplaires seulement, elle constitue aujourd’hui une pièce de collection très recherchée. L’une d’entre elles est en la possession d’un membre du Club.

La production de la Caravelle se poursuivit jusqu’en 1968

La suite de l’aventure industrielle

Le changement

L’usine de Creil assembla donc un bon nombre de véhicules de différentes marques comme les Matra 530.

Présentée à Genève le 6 mars 1967. La production des coupés démarre en avril : les châssis sont fabriqués chez Carrier à Alençon et l’assemblage est effectué chez Brissonneau et Lotz à Creil.

En parallèle de la Caravelle qui avait succédé à la Floride, BRISSONNEAU & LOTZ assemblaient jusqu’à 80 Opel GT par jour de 1968 à 1973

En 1969, ils construisaient le roadster BMW

Ils envisageaient de développer cette collaboration et des accords avec BMW étaient en cours. Ceci n’était pas dans les vues du Gouvernement Français.

C’est donc RENAULT qui fut chargé vers 1970 de prendre le contrôle du groupe en achetant en sous main les actions BRISSONNEAU & LOTZ et celles de CHAUSSON. Puis RENAULT céda certains secteurs qui ne les intéressaient pas : la branche ferroviaire à ALSTHOM, la branche froid industriel à YORKE la branche travaux maritimes à Koenig. Il ne reste plus sous le nom générique que BRISSONNEAU & LOTZ Marine à Carquefou près de Nantes qui réalise 41M€ de CA avec 200 personnes.

Renault et Peugeot possédaient 37% du capital de BRISSONNEAU & LOTZ et 48% du capital de Chausson. Valeo entame sa restructuration en 1987 Racheté par l’Italien Carlo de Benedetti, Valeo entame une réorganisation massive : l’équipementier se concentre sur ses points forts, l’automobile, et met un terme à ses activités dans le bâtiment en vendant ses différentes filiales (la Sam, l’Isba et la Seud). Avec le changement d’actionnaire, l’équipe dirigeante est renouvelée : Armand Batteux démissionne de son poste de directeur général tandis que Noël Goutard est nommé P-dg. Les activités thermiques de Chausson et de Valeo sont réunies, l’usine Chausson de Bruxelles qui fabrique des radiateurs est fermée et le groupe se rapproche d’Allevard (ressorts et aciers). La filiale SEV, qui contrôle notamment les marques Cibié et Marchal, est fusionnée à travers un échange d’actions permettant par ailleurs de réduire la présence de Bosch dans le capital du groupe. BRISSONNEAU va alors produire des voitures et des véhicules utilitaires sous la marque CHAUSSON des Traffic pour Renault et des 104 pour Peugeot. Hélas Peugeot refusa tout net la proposition d’y rapatrier la production de tous les cabriolets L’usine de Creil qui s’appelle désormais CHAUSSON et qui, en 1988, employait encore 3000 personnes, finit par fermer en 1996 après une âpre lutte syndicale...

Fin de l’épisode : Retour.

Pour plus de détail sur les Ets BRISSONNEAU & LOTZ vous pouvez consulter les articles du magazine Gazoline :

Dans le numero 85 L’interview de Mr Yves BRISSONNEAU

Dans les numeros 96 et 97 L’interview de Mr Paul GUITTON responsable commercial .

De même Renault a édité dans son magazine n°34 de Mars 1960 un article sur le montage de la Floride à l’usine de Creil

 
fcbk

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